Culture

Matsue est fière de préserver des traditions héritées de différentes époques de son histoire. Depuis sa fondation il y a plus de quatre siècles, l’atmosphère de la ville n’a que peu changé, tandis que les arts et coutumes n’ont cessé d’évoluer. En tant que Ville culturelle et touristique internationale, Matsue offre aux visiteurs une culture japonaise authentique et préservée.

La ville de l’eau – 水の都

 
Avec à l’est le lac Nakaumi, cinquième plus grand lac du Japon, à l’ouest le lac Shinji, septième plus grand, et au nord la mer du Japon, Matsue est bordée de trois grandes étendues d’eau. Mais l’ancienne ville-château doit aussi son titre de « ville de l’eau » aux douves et canaux qui quadrillent le centre historique. La rivière Ôhashi, qui s’écoule entre le lac Shinji et le lac Nakaumi, coupe la ville en deux, et un important système de canaux fut mis en place dans dès sa fondation. Les douves autour du château sont particulièrement bien préservées, et les bateaux de plaisance Horikawa qui les parcourent sont aujourd’hui un incontournable pour découvrir Matsue.

Vous pourrez aussi embarquer sur un bateau afin de profiter du spectaculaire coucher de soleil sur le lac Shinji, ou pour découvrir le matin les paisibles scènes de pêche au coquillage Shijimi. Importants habitats de nombreux oiseaux migrateurs, les deux lacs Shinji et Nakaumi sont enregistrés sur la liste Ramsar des zones humides d’importance internationale. Matsue abrite aussi plusieurs sources thermales (voir la rubrique Profitez à fond de Matsue).

Ville du thé et des wagashi

 
Grâce à la passion du seigneur Matsudaira Harusato (dit Fumai) pour la cérémonie du thé, Matsue jouit encore aujourd’hui d’une riche culture liée au thé, et abrite tous les ans un des trois plus grands évènements du Japon dédié à cette tradition séculaire (voir le Calendrier). Vous pourrez déguster un matcha (thé vert en poudre) dans de nombreux lieux de la ville, dont des pavillons de thé historiques comme Meimei-an ou Kangetsu-an, ou encore au temple Gesshô-ji.

Le matcha est traditionnellement accompagné de wagashi (pâtisseries traditionnelles). Matsue est aujourd’hui aux côtés de Kyôto et Kanazawa une des trois villes les plus renommées du Japon pour leurs wagashi. De nombreux visiteurs viennent pour déguster les spécialités locales ou pour s’essayer eux-mêmes à la fabrication de ces délicatesses. Plus d’informations dans la rubrique Profitez à fond de Matsue et en visionnant la vidéo ci-dessous.

Une ville de traditions

 
Matsue a su garder un peu de l’atmosphère de l’ancienne ville-château de l’époque Edo, du temps des samouraïs. Des quartiers ont été particulièrement bien préservés, comme celui du château de Matsue, ou la rue Shiomi Nawate, et des coutumes culturelles et culinaires y sont toujours bien vivantes, comme celles du thé et des wagashi. Vous pourrez aussi de temps en temps croiser des samouraïs en armure … et si vous êtes chanceux, vous apercevrez même un ninja ou deux !

La troupe des Matsue Wakamusha sont de jeunes guerriers qui posent volontiers pour les photos. Les Arquebusiers du château de Matsue font quant à eux des démonstrations de sabres et d’armes à feu anciennes les troisièmes dimanches de chaque mois au Musée d’Histoire de Matsue. Si vous souhaitez vous imprégner encore plus de culture ancienne, rendez-vous au Karakoro Art Center pour louer un kimono le temps d’une journée.

Ville du « en-musubi »

 
La région regorge de mythes et légendes mettant en scène les dieux et leurs vies amoureuses. C’est aussi ici que se rassemblent chaque année toutes les divinités du Japon afin de discuter des récoltes et des « destinées », notamment des rencontres amoureuses, de l’année à venir. En plus de plusieurs lieux particulièrement bénéfiques pour votre vie amoureuse, comme les sanctuaires Yaegaki jinja ou Tamatsukuri-yu jinja, d’autres sites liés au « en-musubi » (ou « croisée des destins ») sont plus discrets : cœurs roses dans les pavés de la rue commerçante Kyômise, boîte aux lettre rose du Karakoro Art Center, nœud en forme de cœur dans un des piliers du château, etc…

Des restaurants proposent des menus spéciaux en-musubi, unissant le rouge (ou rose) et le blanc, et durant la saison des pluies, des bars servent des cocktails spéciaux en l’honneur des Enishizuku, ou « gouttes de destins ». Bien que les lieux bénéfiques à la croisée des destins soient logiquement visités en majorité par de jeunes célibataires, il ne faut pas oublier que les rencontres décidées par les dieux concernent aussi la famille, les amis, les collègues, etc.

La ville aux histoires de fantômes

 
Kwaidan ou Histoires et études de choses étranges (1904) est une des grandes œuvres de l’écrivain Lafcadio Hearn. Il y conte de nombreuse histoires des fantômes, telles que celle de Hoichi sans oreilles, à qui une statue est dédiées sur les berges du lac Shinji. L’intérêt de Hearn pour ce genre d’histoires transparaît également dans Le Japon inconnu (1894), dans lequel il décrit de nombreuses hantises des habitants. Il évoque notamment la légende liée au pont près du château qui mène au temple Fumon-in, où un guerrier chanta une chanson interdite, rendant fou de colère le fantôme du lieu, qui se vengea sur sa famille.

Des tours des histoires de fantômes (en japonais) sont proposés à plusieurs reprise tout au long de l’année afin d’écouter les contes de Hearn, là où il est dit qu’ils eurent lieu, comme devant la tortue de pierre géante du sanctuaire Gesshô-ji. Ces circuits sont particulièrement appréciés en été, parce qu’ils refroidissent les ardeurs au plein cœur de l’été ! Plus d’informations, en japonais, sur Matsue Ghost Tour.